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Les aires de jeux couvertes, inondées d' enfants, produisent un vacarme effroyable.

Des centaines de bambins, minots, nourrissons sur grand-mère, petits, moyens, grands, maigres ou déjà obèses, en sueurs, rougeôts, avec ou sans lunettes bleues ou rouges, blonds, bruns et roux, garçons ou filles.
Parfois les deux.

Le bruit n'est pas gênant, il n'est pas, simplement.
Le pire à tes oreilles sont les discussions des parents, affalés ou attablés : leurs convictions, leurs débats, leurs ébats, leurs conseils à deux balles ( quelques centimes d'euros ), leurs regards de bas en haut.

Et les mamans, grandes ou de petite taille, relookés pour l' occasion avec un jean serré, une jupe hyper courte, pull en décolleté dorsal ou en façade.
Cheveux attachés, bouclés, courts, longs, mi-longs, au carré, au bol, vers l'arrière, gras et sales, plutôt propres.

Etonnament parfumées. 

Etonnament, ce n'est pas un mur qui se pose mais un chantier en construction, planches, ferrailles, échafaudage, équerres, échelles, grilles numérotées.

Ce curieux assemblage, façon puzzle, taillé en bordures de lauriers, n'en est rien.
Puisqu' il cache, derrière lui, la chlorophyle.
 Les murs grimpants du chantier découpent le ciel, petit à petit, pas à pas.

Symétriques rigides, les escaliers semblent être dévalés par de fuyants fantomatiques ; pire, des regards tournés vers vous, interrogateurs, explicatifs, inquisiteurs, inexpressifs.

Chaque fenêtre ou petite mansarde est un oeil qui vous pointe du doigt.

Seuls résistent, impassible et sans bouger une aile, le murmure des volants.

De chants multiples et variés, lorsque se fixe l'oreille, se dénote une dysharmonie flagrante, vite récupérée par les murs du chantier.