Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 23:19

 

georges perec

 

La veille, avant d'aller me coucher, je savais qu'au petit matin, elle ne serait plus là.

 Des années passées ensemble, m'ont alors rendu inconsolable pendant des mois.

Son absence était devenue trop pesante.

Parti, en voiture, les yeux embrumés, le nez reniflant, en errance totale, le chemin m'avait amené au fin fond d'une forêt, loin de tout, pour lui trouver un dernier coin, où je pourrais venir la retrouver aisément.

Des yeux verts de serpent dans une boule noire, au tout début, elle tenait dans mes deux mains réunies.

Une compagne en permanence pendant des années, fidèle au gré des déménagements et de mes infidélités.

Serrée contre ma chemise, lors du sinistre de l'appartement au dessous-du mien, ses griffes ont lacéré ma chemise, de peur.

Un unique instant d'égarement mais jamais un coup de patte, mesquin et vicieux, surtout pas envers des enfants.

Nos conversations silencieuses et nocturnes ne se faisaient pas les yeux dans les yeux.

Il ne fallait jamais la fixer, mais détourner quelques secondes le regard pour qu'elle comprenne qu'il n'y avait pas de défi entre nous.

Pour revenir se noyer dans ses pupilles.

Allongé, je lui offrais les palpitements de mon coeur ( qui lui rappelaient les battements de sa mère) et elle m'offrait en retour ses ronronnements ( qui me rappelait le calme dont j'avais besoin ).

Mes pleurs dégoulinaient parfois sur son échine et en silence, elle se rapprochait de moi pour me consoler.

Compréhensive, attentive, féline.

Je pense souvent à elle, et parfois, je refais la route pour me perdre au milieu des arbres, au plus proche, de là où elle repose.

Nos dialogues me manquent éternellement, ses miaullements, ses intonations différentes, ses ronronnements réguliers.

Kotka, elle s'appelait et cela signifiait chatte, en polonais...

 


Partager cet article
Repost0
13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 22:24

11

Onze, un joli chiffre du temps passé.

Du temps qui passe et qui ne revient jamais.

Une route embuée de pluie bienheureuse, d'une vie différente qui n'est plus tout à fait la même.

Depuis onze ans.

Pour lui.


Partager cet article
Repost0
18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 20:04

 

 

012_dimok.jpg

 

 

         

Les volutes des ailes cramées ont réappris les gestes anciens, oubliés, au regard des mépris, sur la couleur des  baskets ou de la peau.

 

Le paquet de clopes se crashe sur le trottoir pendant la discussion séductive.

 

Un regard ne se dissimule pas derrière la vitre du café, juste à côté du nain de jardin, du champignon magique au ukulélé appauvri.

 

Les aspirations sur la tige de tabac séché se veulent lancinantes, retardées, lentes, pour que le temps soit plus long et que l'absence perdure.

 

Fin de sevrage au tabac mélangé, sensuelles du bout des lèvres, aux aires trop éclairées, sans autre souhait que l'abandon maîtrisé, à l'instant mieux choisi, de l'arrêt entre les bandes blanches aux céphalées atroces, les volutes ondulantes de P. sont à la hauteur d'un soufflage de bougie. 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2009 6 12 /12 /décembre /2009 18:26



Lorsque tu les vois arriver tous les deux, le premier réflexe est de soupirer intérieurement.

Que vont-ils bien pouvoir te raconter, te livrer ?

Dès le début, ils s'excusent presque de te déranger alors que tu es à leur service.

D'une voix douce, calme, trompant tout diagnostic, elle s'adresse à toi.

Un petit renseignement pour la rassurer, un conseil pour l'aider.

Le visage ridé, par le temps accumulé, les yeux clairs, un peu rougis par la fatigue ou par les pleurs. Indéterminable au moment précis.

Puis, en deux phrases simples, l'angoisse est condensée en un résumé de texte parfait.

La petite dame élégante "Je n'ai plus de nouvelles de ma fille depuis une semaine, je n'arrive pas à la joindre au téléphone, je viens de chez elle et elle ne répond pas."

Toi - les questions maintes fois posées, routinières, formatées.

La petite dame " Elle a 51 ans, non, oui..peut-être, jamais, oui, non, silence, oui"

Tu notes les renseignements pour pouvoir répondre à toutes les questions de l'opérateur.

Le petit monsieur, à côté de la vieille dame n'est pas son mari mais un ami qui l'accompagne, silencieux et compréhensif, de la détresse sourde de la petite dame qui dit " J'ai 88 ans et je ne sais pas quoi faire, excusez moi de vous déranger".
      
Une excuse de trop et inutile.

Toi - tu prends le téléphone et contactes le central, un bref exposé, clair, net et précis pour ne pas tarder...

Ensuite, devant toi, la petite dame essuie d'un revers discret ses yeux qui te fixent, tu n'as pas le réflexe de te lever pour la prendre dans tes bras et la réchauffer de ton étreinte.

Conseillée et dirigée, elle doit s'en retourner pour attendre devant la porte du domicile de sa fille.

Tu sors quelques minutes plus tard griller une sèche et trois camions de pompiers passent les feux à toute allure, suivie de près d'une voiture bleue blanche rouge, gyrophares cinglant la nuit tombante.

Tu repenses à la petite dame, au petit bonhomme et à ton étreinte manquée.

Et à l' absente, dont tu ne sais pas si elle est revenue ou partie définitivement... 




Les yeux fixés, parlants silencieusement, le partage du doute et de la certitude, ce soir là, une fois, les sirènes tues, la petite dame a dû goûter, encore une fois, à la saveur amère, épouvantable, d'un futur pénible, irréversible, la douleur en fin de vie, à bout de course.


Sa fille n'était plus, a été ce que nous sommes et nous serons ce qu'elle est.

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 22:39

 






En 1990, je n'ai pas voulu y aller.

Cela ne me concernait pas.

Le corps athlétique subissait les premières préparations.

Stage commando pour apprendre à survivre.

Acquisition des bases de déplacement en forêt, des codages radios.

Repassage de treillis et pliage parfait.

Je devais m' y rendre, il y a vingt ans de cela.

Mais je n'ai pas voulu y aller.

Et au dernier moment, j'ai voulu les suivre pour être ensemble, encore un peu.

Pour leur dire que la peur n'était pas la cause de mon départ.

Je ne n'y suis donc pas allé.

Au Koweit.



(Photo Rikki Kasso)



Partager cet article
Repost0
21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 22:25








La transition des sensations, la succession des transits, déforme un peu plus le regard, submergé par la pierre.

Hauts perchés, incrustés aux chemins escarpés, la plénitude y subsiste, faucons et fauconniers, hibou au déploiement silencieux, traversent les plaines en quête.

Dominant, Défenseur, Diabolique, les murs dialoguent en visuels dardants.

Refuge, religieux, reculé à l' autel traversant les rétines de la vision, on ne risque que de s' y abaisser, presque agenouillé.

Ciel bleu au dessus du capillaire, chaleur cheminante entre les muscles, vent sifflant aux oreilles attentives, pour des yeux clos.

Exceptionnellement beau du défi temporel et de l'acharnement des passionnés à le maintenir en vie, cet endroit offre le retour à soi et aux origines de ma terre de naissance.

Château de Peyrepertuse ( 2,5 kms de remparts, 800 mètres d'altitude, terre cathare, aude, duilhac s/s Peyrepertuse, France )









Partager cet article
Repost0
21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 21:12


En fait,

ce n 'est jamais le résultat qui importe, mais le maniement, la tenue, la saisie, une précision visuelle.
Pas très nécessaire, le nombre.
Trop de paramètres entrent dans la danse.

Ainsi,

Le maniement instantané du moment est la surprise, du départ de la poudre, de l' éjection du métal, de l' impact.

Donc,

 la détente du corps ne dirige pas idéalement la direction de la grailleuse.
Le total, l' addition , chevauchée des traversées sinueuses ne compte pas, c' est le maniement qui importe.

Je répète ?



Partager cet article
Repost0
29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 13:19




Cette année, le plombant reluisait de tous ses feux, eau en gobelet nécessaire à la survie, le pouvoir de l'eau pour ne pas avoir mal à la tête.

Une pensée pour vinz dont les mains tremblaient à l' idée de ne pas pouvoir accéder au site et qui n'entra pas, par tous les moyens possibles.

Ensuite un petit slogan trouvé instantanément par moi-même pendant un tit tour dans le village associatif.

Surtout
Inutile
D'Abandonner

Les associations présentes, ce jour là, pour la lutte contre le virus étaient toutes en sourires optimistes et engagées.

Chaque association avait leurs bénévoles, toujours souriants, dévoués, adoucis et volontaire.

Un plaisir à voir toutes ces personnes, de toutes âges, de toute nationalité, de toute préférence sexuelle, de santés inégales et certaines, injustes.


-

Dès le début, dès le départ, nous déambulions dans les allées à bonder pour nous diriger après une boisson de houblon, au concert de SYD MATTERS.

Le petit chapiteau, baptisé domino, offre au public connaisseur, un set impeccable, mené par le groupe, mélancoliquement joyeux et transmissible.

Prestation exemplaire de rémi le gratteux au poignet cassé.
Et pour les autres, rigueur, envols et générosité.

-

Les marionnettes des britons PUPPETMASTAZ
 nous ramènent dans de belles contrées enfantines, pour un show visuel, d' expérience imaginative de hip-hop dont les interprètes se cachent, ne se voient pas avec leurs micros et casquettes.

Les marionnettes épousent parfaitement les attitudes.

L'être humain serait-il une marionnette ou inversement ?

-

Ayo est là aussi, sur une grande scène qui la transforme elle-aussi en marionnette, surtout quand l'on se trouve au loin, vautrés dans l' herbe piétinée.

Ayo par l' étymologie de son prénom "joie" lance dans ses chansons des sourires étranges et des yeux arrondis, devant la liesse de corps transpireux.
Deux ou trois chansons plus tard, avant le pompeux hommage au marcheur lunaire, une partie de connaisseurs, nous compris, nous dirigeons calmement nous positionner au mieux pour le concert d' Emir Kusturica et le no-smoking orchestra.

-

Et là, ondulation des corps automatiques, chapeau sur le crâne, masse, et voyage au travers du délire yougoslave.

Soleil tombant lentement sur la scène des sus-nommés, les chaleurs mutent en fièvre, les peaux avides, bouches ouvertes et fermées, comme des lèvres mordillées, les courbes s'affirment.

Le groupe et le réalisateur diffuse de la béatitude inventive, jouant du violon à l'envers et sous un géant archer pour duo de guitare et violon.

Création originale, concert intégral.


-

Metronomy et sa pop électronique, gavée au sons électroniques de vieilles consoles de jeu, nous charme par l'évidence du rythme.

-

Final avec manu chao, pour ce qui nous concerne, nous nous découvrons peu concerné par l'artiste et zappons le concert pour cette personnalité ambigue.

Engloutissons pour palliatif au caritatif Chao, une belle barquette de frites jaunes, bien ensoleillées........

Le dos tourné, sans regrets.


Partager cet article
Repost0
3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 21:55

D' abord, pour ceux qui ne le savent pas (et ils sont nombreux), cette pièce de théâtre est de Georges Perec ( je sais, ça énerve certains que je ne parle que de Georges Perec) et c'est pratiquement la seule qu' il ait écrite ( L'augmentation avait surtout été pensée et écrite pour une émission radiophonique en 1970), elle date de 1974 (La poche parmentier).

Je ne vous parlerai pas du contenu de cette pièce ( vous n'avez plus qu' à la lire ou encore mieux aller la voir si l'occasion se présentait à vous).

Encore faut - il aimer le théâtre.

Je n'étais jamais vraiment entré dans un théâtre, d'ailleurs, au moment de trouver mon siège, je ne suis pas à ma place.

Il ne suffit pas d'avoir son numéro car il y a aussi une lettre.
( Pour le cas, où un jour, vous iriez au théâtre ( ce qui n'est pas certain ) ) 

Mon observation se porte alors sur le public, âgé évidemment mais aussi inculte ( ça, je ne m'en doutais pas ) mais quand je les vois tous applaudir, croyant que la pièce est terminée, parce que tous les personnages sont morts, là je me dis, eh merde, ils ne connaissent pas la pièce.

Ma pensée va directement à ce cher, très cher et admirable ami qu'est Georges, ce n'était pas un hasard, il a pensé cela pour que les spectateurs incultes applaudissent alors que l' essentiel de la poche n' était pas dit.

Je me souviens du geste de l'un des artistes, incitant les spectateurs ( incultes et âgés) à se taire.

Mon plaisir est total.

Finalement, à la fin, in fine, et au bon moment, les spectateurs bernés, hésitent à applaudir, je suis le seul à me lever et à applaudir comme un sourd, je suis une standing ovation à moi tout seul.

Pour Georges et les acteurs.

Partager cet article
Repost0
14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 23:43




C'est toujours une mauvaise nouvelle lorsqu'une partie du passé s'éclipse ou s'éteint.

 J' écoutais quelques poésies de Bashung au petit matin.

Le soir aussi.

Aujourd'hui encore.

 

 

C'est toujours une maxillaire novation lorsqu'un partisan du passe-dix s' éclot ou s' éternise.

J' écrabouille quelques pognons de bashung aux petites matines.

Le soixantième aussi.

Aujourd'hui encore.

 

 

C'est toujours une maupiteuse nourrice lorsqu'une particularisation du passager s' éclate ou s'étaye.

J' écossais quelques poèles de bashung au pétillant mathématicien.

La soie aussi.

Aujourd'hui encore.

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : le-chemin-héliotrope.over-blog.com
  • Contact

Musica Et Blogosphere